Les 100 clés de l'Afrique by Leymarie Philippe & Perret Thierry

Les 100 clés de l'Afrique by Leymarie Philippe & Perret Thierry

Auteur:Leymarie, Philippe & Perret, Thierry [Leymarie, Philippe & Perret, Thierry]
La langue: fra
Format: epub
Tags: doc
Éditeur: Hachette
Publié: 2012-02-14T20:50:31+00:00


Migrations

L'histoire du continent africain est faite de mouvements de population constants. Les peuples de langue bantoue, par exemple, se sont progressivement déplacés au rythme de changements environnementaux, démographiques, sociaux et économiques depuis leur région d'origine, le sud-est du Nigeria, vers l'Afrique de l'Est et l'Afrique du Sud à partir de 3000 av. J.-C. jusqu'au xe siècle. Dans un autre contexte, la traite des esclaves par les Arabes, puis par les Européens (entre le xviie et le xixe siècle), a modifié, de façon brutale cette fois, la géographie humaine du continent, dépeuplant partiellement certaines zones. On estime qu'en tout 28 millions de personnes ont quitté l'Afrique par l'intermédiaire de ce trafic humain. Par la suite, la colonisation a encouragé ou obligé les populations à se déplacer à l'intérieur du continent afin de contribuer à la mise en valeur économique de certaines régions. La Côte d'Ivoire a ainsi accueilli un nombre important de migrants venus principalement du Burkina Faso (alors Haute-Volta) et du Mali pour travailler dans les plantations de cacao et de café développées par les colons français.

Après les indépendances, le mouvement s'est poursuivi. De telle sorte que, par exemple, la population étrangère de la Côte d'Ivoire est passée de près de 1,5 million en 1975 à 4 millions en 1996. En Afrique du Sud, le développement de l'industrie minière a attiré, au début des années 1970, de nombreux travailleurs des pays voisins, recrutant une moyenne annuelle de 308 000 employés étrangers. Avec la fin de l'apartheid, le nombre de nouveaux arrivés dans ce pays a ensuite considérablement augmenté : on en a compté 3,5 millions en 1995. Le Ghana et le Nigeria ont eux aussi constitué des pôles d'attraction au cours des années 1960 et 1970, tandis qu'au début des années 1990 le Gabon, fort notamment de ses ressources pétrolières, a accueilli plus de 100 000 migrants.

Cependant, confrontées à la dégradation de la situation économique de leur pays, les autorités de certains de ces États ont par la suite utilisé les immigrés comme boucs émissaires et ont eu recours à des expulsions massives, notamment de populations en situation irrégulière. En 1969, le Ghana a ainsi expulsé 200 000 personnes en quelques mois. En 1983, le Nigeria, en crise, a expulsé à son tour près de deux millions de personnes en l'espace de deux semaines. Même scénario en avril 1985, où 700 000 étrangers qualifiés d'immigrants illégaux ont dû quitter le pays. En 1995, le Gabon a appliqué des lois obligeant les étrangers à verser une redevance de séjour. Incapable de la payer, la moitié d'entre eux a été expulsée. À la fin des années 1990, alors que les étrangers représentaient 26 % de sa population selon les chiffres officiels, et plus de 35 %, selon d'autres estimations, la Côte d'Ivoire a elle aussi adopté des mesures visant à restreindre les droits des immigrés et à expulser ceux en situation irrégulière. Depuis, la question des populations d'origine étrangère est devenue récurrente et fait partie des facteurs qui ont conduit au déclenchement du conflit inter-ivoirien, en 2002.



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